Je vous parle d’un temps où les marques horlogères n’avaient pas encore envahi les stades de tennis. Un temps où les vainqueurs n’enfilaient pas leur montre au moment de soulever le trophée face caméras. Un temps où les amateurs jouaient encore avec les pro, le temps où le tennis ne ressemblait pas encore à un match de ping pong en accéléré. Un temps où un joueur de couleur n’avait pas sa place dans un sport dominé par les blancs et la bourgeoisie…
Un jour quelqu’un demanda à Arthur Ashe si la maladie du sida était la plus dure des épreuves qu’il ait vécu. Il répondit «Non la pire épreuve que j’ai du endurer est celle d’être un homme noir dans cette société».
«Arthur Ashe était plus qu’un champion, il est l’exemple type de l’athlète qui était plus grand que son sport.»
Elu par USA Today parmi les 25 personnalités les plus importantes de ce dernier quart de siècle, Arthur Ashe était à la fois leader d’une conscience collective, activiste engagé et mentor qui a inspiré des générations de jeunes défavorisés.
Son engagement dans la justice sociale, dans la santé et dans l’humanitaire a laissé une trace indélébile aussi importante que son tennis sur les courts.
Elevé modestement dans les années 40 dans le sud américain ségrégationniste, Arthur Ashe a souvent été le premier dans sa spécialité : premier afro-américain à remporter 3 titres du grand Chelem, premier américain à s’être élevé au rang de N°1 mondial. Premier homme de couleur à emporter la coupe Davis. Devenu le premier millionnaire américain dans son sport, Arthur Ashe a très vite eu conscience qu’il devait utiliser sa notoriété pour rendre à la société ce qu’il avait gagné.
« Je sais que je ne pourrais jamais me pardonner de choisir de vivre sans finalité humaine», a-t-il déclaré, « sans chercher à aider les pauvres et les malheureux, sans reconnaître que, peut-être, la plus pure joie dans la vie est d’essayer d’aider les autres. »
Penseur indépendant, qui s’auto qualifiait de modéré, Arthur Ashe s’est battu pour l’amélioration des conditions d’études des sportifs issus des minorités dans les universités. Il devint un militant activiste en faisant campagne contre l’apartheid en Afrique du Sud et il parti en croisade pour pour la construction de centres de tennis pour les enfants dans les quartiers défavorisés. Il fonda l’Association des Athlètes Afro-Américains et rédigea un livre qui fera référence en retraçant l’histoire des athlètes noirs ‘A Hard Road to Glory’. C’est en 1970, lors d’un voyage au Cameroun, que Arthur Ashe avait repéré un jeune garçon prometteur de 10 ans qu’il recommanda à Philippe Chatrier, le président de la Fédération Française de Tennis. Ce jeune garçon s’appelait Yannick Noah.
Arthur Ashe remporta 33 titres professionnels dont 3 tournois du Grand Chelem avant que de graves problèmes cardiaques le contraignent à prendre sa retraite en 1980, à l’âge de 36 ans. Toujours dans l’action et l’engagement, il devint l’année suivante Président de l’American Heart Association et entama une nouvelle vie consacrée à la justice sociale. Tout en restant impliqué dans le tennis en tant que capitaine de la Coupe Davis et commentateur sportif pour la télévision, Arthur Ashe s’est rapidement converti en militant activiste et ambassadeur des nobles causes.
En 1988, Ashe découvrit qu’il avait contracté le sida lors d’une transfusion de sang contaminé suite à une opération du cœur 5 ans auparavant. Ashe qui avait préservé son état de santé privé jusqu’en avril 1992, décida de devancer les journalistes en tenant une conférence de presse pour annoncer sa séropositivité. Il passera le reste de sa vie à lever des fond et à sensibiliser le public à la maladie. Le 6 Février 1993, Arthur Ashe meurt de sa maladie à l’âge de 49 ans.
Cinq mois avant sa mort, Arthur Ashe a été arrêté devant la maison blanche pour avoir protesté contre le traitement américain des réfugiés Haïtiens. Trois mois plus tard, il fit un discours aux Nations Unies pour l’augmentation des fonds consacrés à la recherche contre le sida.
Toute sa vie durant, Arthur Ashe a été fidèle à sa Rolex President Day Date en Or.
Il était élégant, il arrivait sur le court déjà avec un avantage : il était plus beau que l’autre. Il imposait vraiment le respect, la classe.
Yannick Noah.
Pour aller plus loin : la fondation Arthur Ashe Learning Center ainsi que les articles sur Martin Luther King et Barack Obama
Yannick Noah, quant à lui a longtemps été fidèle à la marque Ebel :
Il portera aussi plus tard, une Rolex Daytona :