Au panthéon des truands, Tony Montana, le héros de Scarface (1983), est une icône incontournable de la culture des ghettos. Il continue encore de nos jours, à être vénéré et respecté par des générations de jeunes issus des quartiers défavorisés. A l’inverse de ce personnage fascinant, l’Omega La Magique qu’il portait n’a pourtant pas marqué son époque, injustice que nous allons essayer de rétablir ici.
Loin de moi l’idée de faire depuis le départ une rubrique dédiée aux montres de cinéma. Les choses se sont imposées d’elles-même, au fur et à mesure des articles, comme ici, ici, là ou encore là. Certaines d’entre elles ont acquis leur statut d’icône horlogère grâce aux films dans lesquels elles sont apparues. D’autres sont définitivement tombées dans l’oublie général alors qu’elles présentaient un intérêt horloger indéniable.
Celle que je vous présente aujourd’hui est une montre rare, vraiment originale, qui à défaut d’être un incontournable, n’en est pas moins une curiosité que n’importe quel amateur se doit de connaitre.
En mars 1980, Omega créa la référence 1355 dite «Dinosaur» et la référence 1356 dite «La Magique». Ces deux modèles avaient un mouvement intégré dans le dos du boitier et étaient parmi les montres les plus fines au monde avec une épaisseur de 1,48mm. Le record étant détenu par la Feuille d’Or de Longine avec 1mm d’épaisseur (par comparaison une Piaget Altiplano actuelle fait 2,35mm).
En 1981, le cadran de la Magique est devenu transparent avec une plus grande épaisseur qui passe à 2,6mm. Fabriquée à seulement 231 exemplaires, cette montre est considérée par les collectionneurs comme la montre «fantôme», celle dont tout le monde parle mais dont on ne voit jamais. Cette montre est d’autant plus rare que personne au monde n’est actuellement capable de la réparer ni de la maintenir.
La prouesse technique ne réside pas seulement dans la finesse de son boitier en or 18K (facilitée, il est vrai, par un mécanisme à quartz). Ce qui impressionne le plus dans cette montre est la manière dont les ingénieurs d’Omega ont réussi à combiner avec une si grande simplicité et sans aucun circuit imprimé, un système d’oscillation à quartz et un mécanisme transparent inventé dans les années 1900. Il s’agit bien entendu du concept des fameuses pendules dites «mystérieuses» rendues célèbres par Cartier. Le principe de ces pendules était de donner l’illusion que les aiguilles de l’horloge «flottent» dans le vide, grâce à un ingénieux système de disques transparents et un mouvement excentré.
Avec La Magique, Omega démontrait que, malgré le quartz et sa mauvaise réputation, on pouvait encore fabriquer des montres avec une dextérité et un précision digne des plus grandes complications traditionnelles. Pour vous convaincre : saviez-vous que les disques de saphirs qui contiennent les aiguilles de La Magique ne dépassent pas plus de 0,12mm !
Avec le recul, on se rend compte qu’avec sa gourmette en or, sa chemise ouverte et son Omega La Magique, Tony Montana avait déjà la classe. Bien plus que tous les gansta-rappeurs actuels, avec leur grosse montre en or. Décidément, tout fout le camps.
Pour aller plus loin :
- Générations Scarface (France 5 – 2001) : un reportage qui analyse l’influence du film Scarface sur la population vivant dans les cités
- Rolex, la montre fétiche des triades de cinéma hongkongais
- Les montres de cinéma et les montres à quartz sur moonphase
Tony M
https://www.chrono24.com/omega/la-magique-ltdx261-al-pacinoscarface-newomega-serviced–id7374604.htm
Ron Humble
Close, but the watch Tony is wearing has a clearly visible crown which the Omega la Magique does not have. I have no idea what kind of watch it is, perhaps just a prop made for the film…