Il n’était pas le plus rapide, ni le plus célèbre, mais il risquait sa vie à chaque course comme tous les autres. Il ne portait pas la chemise ouverte au vent et n’avait à son poignet ni une Daytona, ni une Autavia. Il s’appelait Willy Mairesse et il utilisait un chronographe Speedmaster sur les circuits dans les années 60.
D’origine modeste Willy ne menait pas la vie de rock star qu’avaient les pilotes de son époque, il en connaitra pourtant , malgré lui, le même funeste destin.
Surnommé « Wild Willy », le fougueux pilote belge commence sa carrière en 1958. il progresse vite et obtient une troisième place au 24 heures du Mans dés 1967. En 1968, il est gravement brulé lors d’un accident à Francorchamps. Remis de ses brûlures, il parvient à être à nouveau sur la ligne de départ du Mans la même année. Le sort s’acharne, Il oublie d’attacher la portière de sa Ford GT 40, qui s’ouvre en pleine vitesse et déséquilibre le bolide. La GT de Mairesse percute le talus et est projetée en l’air avant de se disloquer.
Gravement blessé à la tête, Willy sera plongé pendant 2 semaines dans le coma. A son réveil, il réalise qu’il ne pourra jamais récupérer toute ses facultés et sera contraint d’arrêter définitivement sa carrière. Un an plus tard, le 2 septembre 1969, on retrouvera Willy Mairesse, mort dans une chambre d’hôtel. Déprimé et rongé par le chagrin, le pilote avait mis fin à sa vie, à l’âge de 40 ans.
La première photo de la Speedmaster de Mairesse avaient été publiée sur la page Facebook de Ferrarism il y a 3 ans. Rapporté par FratelloWatches dans l’univers horloger, on y distinguait très clairement les anses droites, la lunette noire ainsi que le cadran d’une Speedmaster. L’absence d’aiguilles droites blanches nous indique qu’il ne pouvait s’agir de la référence 105.003 (« Ed White ») mais d’une version précédente à aiguilles aciers dite « alpha », soit la référence 2998 ou suivante, 105.002.
D’autres photos (au-dessus et ci-dessous), corroborent la thèse, souvent méconnue, selon laquelle la Speedmaster créé en 1957, aurait bien été utilisée par des pilotes sur des circuits avant que la NASA ne bouleverse son destin en 1965.
La « Speed » avait donc une vie sur terre avant d’aller sur la lune. Le chronographe le plus connu de l’espace avait donc fait ses preuves sur l’asphalte des circuits de course, au même titre que ses confrères de chez Heuer, Enicar, Gallet ou encore Universal Genève. On s’en doutait un peu, encore fallait-il le démontrer.
PS : Suite à la parution de mon Post sur Instagram, les informations sont venues de toute part pour compléter la liste des pilotes adeptes de la Speedmaster. Willy Mairesse n’est donc pas un cas isolé, le phénomène risque d’être bien plus important que prévu. Suite donc dans de prochains articles 😉
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Chris.Monaco
Excellent article, bravo et merci pour ces recherches ! Hâte de lire la suite sur les autres Speed de course !