Une des sagas les plus appréciées de ce blog est celle consacrée aux montres des pilotes d’automobiles. Je l’avais quelque peu mise de côté jusqu’à ce que l’actualité finisse par nous rattraper. Tag Heuer vient d’annoncer la réédition de son emblématique Autavia et lance l’Autavia Cup une plateforme de vote en ligne pour désigner la version finale parmi 16 modèles historiques (il y en a eu en fait 25 au total).
J’avais dit, lors d’un ancien post, que ma préférée était de celle du champion autrichien Jochen Rindt (réf. 2446). Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Je reviens donc sur mon premier choix et désigne désormais la 3646, le modèle porté par le pilote Mario Andretti. Les deux montres sont d’ailleurs en « battle » fratricide ici au deuxième round. Quelle cruauté.
Inutile de revenir sur la longue histoire de l’Autavia, vous en saurez suffisamment en (re)lisant l’histoire de la Monaco racontée par Jack Heuer himself, ainsi que l’histoire de Jo Siffert et surtout celle de Jochen Rindt.
L’Autavia de Rindt et celle d’Andretti sont en fait très proches l’une de l’autre. Issues toutes deux de la troisième itération du modèle. Cette version appelée la «3é exécution» ( nouveau cadran et nouvelles aiguilles, en forme d’allumettes) possède un boitier symétrique plus étroit, des cornes droites plus fines ainsi qu’un fond vissé dit «compressor». Comme Jochen Rindt, Mario Andretti avait aussi opté pour une lunette graduée minute (M).
La différence principale saute aux yeux, la 3646 d’Andretti est un bi-compax (Valjoux 92) tandis que la 2446 de Rindt possède 3 sous-registres (Valjoux 72). J’imagine que le compteur des heures est sûrement important pour les courses d’endurance mais deux sous-compteurs au lieu de trois est à mon avis plus intéressant esthétiquement.
Enfin le totalisateur de minutes de la montre d’Andretti compte jusqu’à 45 minutes tandis que celle de Rindt n’en mesure que 30.
Revenons au pilote italo-américain Mario Andretti qui a donné son nom à cette montre célèbre. Versatile, il se distingue dans l’histoire du sport automobile en remportant à la fois, le championnat du monde de Formule 1 en 1978, les 500 miles d’Indianapolis en 1969 ainsi que les 500 miles de Daytona en 1967 (vidéo ci-dessus). Il emportera en tout 109 victoires dans une longue carrière qui s’étale sur cinq décennies (!).
En 1968 il deviendra le premier pilote du team (Paul) Newman-Haas Racing sur le circuit de l’Indy Car.
Extrait de Super Speedway, au volant : Mario Andretti
Il tournera plus tard avec lui en 1997 un documentaire appelé Super Speedway. En 2015 il participera à un autre documentaire consacré à la carrière automobile de l’acteur décédé en 2008, appelé « Winning: The Racing Life of Paul Newman« .
Quant à l’Autavia Cup qui a lieu en ce moment même, dans le combat qui oppose la « Rindt » à l’ « Andretti », au moment où j’ai voté, le score était largement en faveur de la « Rindt ».
Je trouve personnellement l’ « Andretti » un peu plus élégante, plus équilibrée et moins chargée. Ce serait vraiment dommage qu’il n’y aucun bi-compax en finale. A bon entendeurs….
Quelques photos de plus :
Enfin, anecdote connue de tous les Yemaniacs : Mario Andretti portait une Yema (Lejour) Rallygraf avec de rencontrer Jack Heuer.
Pour aller plus loin :
l’Autavia Cup organisée par Tag Heuer
Federico
Bonjour à tous
Le descriptif des chronos indique que ce sont des mouvements avec retour en vol qui équipent ces montres? C’est quelque chose que j’ignorais complètement. Comment s’effectue le retour à zéro du compteur des minutes?
Moonphase
Bonjour Frédérico,
Je ne suis pas sûr d’avoir compris votre question. Le retour à zéro du compteur des minutes se fait en même temps que celui des secondes. Une seule pression sur le poussoir de l’aiguille déclenche trois opérations : les aiguilles s’arrêtent, le chronométrage revient à zéro et, dès le relâchement du poussoir, le chrono s’enclenche à nouveau pour effectuer une nouvelle mesure.